Meeting hier à Rouen Le dépôt de bilan menace les quotidiens normands (source l'union)

Publié le par CGT Voix du Nord

Midi, banlieue de Rouen. Des centaines de voitures ont envahi le parking, des drapeaux syndicaux flottent un peu partout. Entre 500 et 600 personnes ont convergé vers le site de l'imprimerie des quotidiens normands (Le Havre Presse, Havre Libre, le Progrès de Fécamp, Paris Normandie) qui appartiennent au Groupe Hersant Média (GHM).

C'est ici que les salariés ont donné rendez-vous pour un premier meeting. Mardi dernier, une annonce encore officieuse a fait l'effet d'une bombe : un dépôt de bilan à venir, le tribunal de commerce, un plan de restructuration, et puis…

« Mais aujourd'hui, ce n'est ni un enterrement solennel, ni un requiem pour la presse. Ici, c'est un commencement ! », lancera plus tard au micro un délégué de la Filpac (ouvriers du Livre). Pourtant, la musique et le barbecue ont beau tourner, l'ambiance n'y est pas. « On est ici pour une histoire glauque, dans un endroit glauque », juge une journaliste. La semaine prochaine, des chiffres tomberont, enfin. « Les gens n'en peuvent plus d'être dans l'attente, il fallait qu'il se passe quelque chose de toute façon. »

Depuis plusieurs mois déjà, GHM prépare ses salariés normands à un plan de restructuration que le personnel imagine « massif ». Un plan qui serait un préalable à l'intégration de ces quotidiens dans la holding que préparent GHM et le groupe belge Rossel, et dans laquelle devraient être inclus les autres quotidiens du groupe (l'union, l'Aisne Nouvelle, L'Ardennais, l'Est Eclair, Nice Matin, Var Matin, La Provence). Jusqu'à ce jour, les journaux normands en sont exclus.« Nous avons été sacrifiés, dira à son tour Benoît Marin-Curtoud, délégué du Syndicat national des journalistes. Les dirigeants ont laissé fondre la diffusion de nos titres. Nous n'acceptons pas d'être les sacrifiés de la dette. » C'est peu de dire que les 300 salariés, dont 108 journalistes, des journaux normands sont inquiets.
« La liquidation d'un titre de presse quotidienne régionale, ce n'est pas seulement l'affaire de ceux qui la font, c'est surtout l'affaire de ceux qui la lisent ! », a poursuivi le délégué du SNJ sur la scène installée dans l'imprimerie, face aux nombreux élus locaux venus rejoindre ce rassemblement. « Sacrifice », le mot reviendra fréquemment dans la bouche des différents délégués, qui affirment que le naufrage ne s'est pas produit un beau matin par surprise. « Il faut regagner la confiance des citoyens avec des journaux de qualité, et surtout, des journaux indépendants », espèrent-ils.

Un nouveau cap devrait être franchi la semaine prochaine avec la convocation d'un comité d'entreprise extraordinaire lundi, lors duquel le dossier de cessation de paiements devrait être présenté avant d'être déposé au tribunal de commerce du Havre. Avant un nouveau comité d'entreprise extraordinaire prévu jeudi. Cette fois, il sera question de restructuration, de chiffres, d'emplois. Le vif du sujet.
Journalistes, ouvriers, élus, lecteurs : des centaines de personnes se sont mobilisées hier à Rouen pour soutenir les quotidiens de Haute-Normandie, sous la menace d'un dépôt de bilan et d'un plan social.

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