4 Juin, étape réussie vers un mouvement national pour l’emploi, l’information et la presse
Devant un parterre de 400 policiers (estimation fournie par les organisateurs et les 500 manifestants), le rassemblement SNJ - Filpac CGT a regroupé, outre les salariés de Paris Normandie, La Presse havraise,L’Union, L’Est Eclair, L’Ardennais, L’Yonne républicaine, des délégations de Nice Matin, Sud Ouest, Midi libre, Ouest France, Le Télégramme, La Voix du Nord, Le Républicain lorrain, L’Alsace (Les DNA avaient envoyé une motion de soutien).
La délégation de la Filpac CGT et du SNJ a soumis au représentant du ministère du Travail, Lionel de Taillac, les revendications suivantes
:
1. Le dossier du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) doit être rouvert, pour sortir de la logique du pire : dépôts de bilan, licenciements
massifs, et mise en danger de l’existence des titres.
Il est dans les pouvoirs de l’actuel gouvernement de mandater le Ciri, domaine du ministère d’Arnaud Montebourg,. Rouvrir le dossier GHM Rossel au sein du Ciri, c’est la clé pour bloquer la dynamique actuelle dans laquelle nous a placés le précédent gouvernement, et dans laquelle nous entraîne toujours Rossel et Hersant : pas de délai, pas de négociation, si ce n’est un nombre de licenciements décidé par le pool des 16 banques créancières.
- Le représentant du gouvernement déclare à son tour qu’en effet le Ciri a traité l’affaire financière et économique, sans prendre en considération les aspects sociaux.
- les représentants syndicaux insistent sur le fait que les emplois doivent être protégés par un moratoire, c’’est-à-dire une suspension immédiate des destructions de postes programmées.
- Le représentant du gouvernement évoque la position du groupe Rossel, qui exige toujours un accord préalable sur les licenciements pour ouvrir la période de reprise par son groupe de titres du groupe GHM.
2. La délégation fait état de la situation globale de la presse, Presstalis et les dangers qui pèsent sur la distribution, l’accumulation dans tous les groupes de presse de plans de suppression d’emplois (Courrier de L’Ouest, Midi libre, L’Alsace-Le Pays, la NRCO, etc.)
C’est d’ailleurs pour ça qu’avant ce rassemblement une centaine de déléués et salariés avaient rendu une visite inopinée au SPQR, place des Etats-Unis, où une délégation a été reçue par M. Viansson-Ponté, qui a signifié à ce dernier la responsabilité du syndicat patronal dans le traitement infligé à la PQR.
La délégation attend du gouvernement une rencontre rapide portant sur l’intégralité des questions en suspend, du droit d’auteur jusqu’à la distribution de la presse. A cette occasion, la méthode des aides à la presse mise en place par décret juste avant le départ de Sarkozy, doit être revue, car c’est elle qui encourage l’échange "aides de l’Etat contre suppression d’emplois", mécanisme qui vise à éliminer des titres dans la perspective sarkozyenne de la construction d’un champion national multi-média.
3. Chaque délégué des entreprises GHM a pu faire état de la situation précise dans chaque titre, par un large tour de table.
La réponse du représentant du gouvernement
- La presse est bien un dossier interministériel et doit être traitée comme telle.
- Elle sera bien l’un des sujets de la conférence de mi-juillet convoquée par le gouvernement.
- Le représentant du gouvernement transmet la demande au ministère Montebourg, démarche dont il nous rendra compte dans les jours qui viennent.
La Filpac CGT convoque une réunion nationale des équipes de presse le lundi 11 juin à 14 heures, au siège de la fédération. Ces délégué devront être mandatés pour décider des modalités d’une action nationale PQR PQN Distribution, afin de construire le rapport de forces nécessaire à la sauvegarde des emplois et des titres.