ARJOWIGGINS WIZERNES- La direction de l'usine est déboutée

Publié le par CGT Voix du Nord

ARJOWIGGINS WIZERNES- La direction de l'usine est déboutée

ARJOWIGGINS WIZERNES - LE RÉFÉRÉ RENDU PAR LE TGI DE SAINT-OMER (16 HEURES) EST EN TOTALE DÉFAVEUR DE LA DIRECTION D’ARJOWIGGINS ! - MERCI À CELLES ET CEUX QUI ONT APPORTÉ LEUR SOLIDARITÉ

LA DIRECTION DE L’USINE DE WIZERNES A ÉTÉ DÉBOUTÉE DE SA DEMANDE. NON SEULEMENT L’ACTION DES SALARIÉS ET DE LEURS SYNDICATS N’EST PAS DÉCLARÉE ILLÉGITIME, MAIS LE TGI ESTIME QUE L’ENTREPRISE N’EST PLUS AUJOURD’HUI EN ACTIVITÉ. DONC LA THÈSE PATRONALE SELON LAQUELLE LE BLOCAGE DES CAMIONS SORTANTS NUIT AUX RAPPORTS COMMERCIAUX AVEC LES CLIENTS EST IRRECEVABLE. EN CONSÉQUENCE, C’EST LA DIRECTION QUI DOIT VERSER À CHACUN DES 15 SALARIÉS ET SYNDICALISTES (CGT ET FO) LA SOMME DE 100 EUROS EN GUISE DE DÉDOMMAGEMENT.

Tribunal de grande instance de Saint-Omer, audience des référés, mardi 23 juin, 11 h 30. Dans une salle équipée d’ustensiles modernes (Sony) et décorée de plâtres moulés blanc cassé et vert pastel, l’avocat de la direction ne tient pas en place. Il prend l’espace d’ordinaire réservé aux Assises pour la salle des pas perdus. Sûr de lui ? Nerveux, oui, tenant toutes les 5 minutes un conciliabule avec le directeur de l’usine de Wizernes, discret, soumis et obéissant au groupe Arjo Sequana Antalis.

Que demande la direction, qui entend licencier sans entraves, fermer l’usine et la piller les mains libres ? L’avocat le répétera à l’envi, le respect du droit de propriété. Quoi, des ouvriers bientôt licenciés, expulsés d’une usine dont ils assurent la production et la rentabilité depuis des années, s’arrogent le droit de la sauvegarder contre le pillage, le démantèlement. Et pour la préserver afin de continuer la recherche d’un repreneur. Mais, s’écrie l’avocat du patronat, c’est contraire au droit de propriété, au droit du commerce, ce piquet qui filtre les camions pour qu’ils ne servent pas de véhicules au pillage de l’usine.

Droit de propriété ? Le mot est lâché, le maître mot au nom duquel tout est permis au patron. C’est l’accord du 10 avril 2014, unissant le gouvernement, le patron du groupe et la BPI, qui assure le droit de propriété mis pour droit de casser, de licencier, d’abandonner les salariés et la localité. L’avocat n’a rien d’autre à dire, si ce n’est cette approximation affirmée selon laquelle les camions livrent les clients. Mais quels clients ? Il ne le revèlera pas, il serait bien en peine d’en révéler le moindre nom, car les camions livrent Antalis, le groupe !

Droit de propriété ? L’avocat ArjoWiggins au nom du patronat demande la levée du piquet filtrant, la seule légitimité à ses yeux est celle du patron de fermer l’entreprise. Pourquoi ? Parce que le patron l’a décidé, c’est la raison d’autorité. Et il demande au président de le suivre dans cette voie de l’ordre établi.

L’avocat de la défense démontre, lui, au nom de la loi Florange, de jurisprudences diverses, que la légitimité est du côté des 15 dont les noms ont été relevés par huissier. Non, la négociation n’est pas aboutie, oui, les décisions concernant tant le PSE que les mesures de fermetures sont unilatérales, non la recherche de repreneurs n’a pas été conduite avec la « loyauté » nécessaire, d’ailleurs elle n’est pas finie. Pour preuve ,ce mail d’un commissaire du ministère l’industrie convoquant une réunion le 2 juillet pour en traiter.

D’ailleurs, nulle violence n’a été exercée, la circulation est établie, seuls les camions sortants sont bloqués pour cause de sauvegarde de l’outil de travail. L’avocat Arjo, après plusieurs allers retours pour prendre les ordres du directeur, reviendra à la charge, portant le drapeau unique et monocolore, le droit de propriété du patron. La direction a décidé de fermer, la justice doit suivre, s’aligner, se soumettre.

Le président du tribunal, soucieux de se faire comprendre, explique le cadre juridique de la saisine en référé, portant sur le caractère légitime de l’action d’un blocage parfaitement assumé par les 15 désignés et traînés devant le tribunal. Un cadre très étroit, qui l’amène à statuer avec ses assesseurs à 16 heures.

Publié dans FILPAC

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